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De la culpabilité, nichée dans tous les secteurs de nos vies...

Photo Magali Bauer

Photo Magali Bauer

"Journée grandiose en PNL pour laquelle j'ai annulé une journée en amoureux. Je commence à savoir gérer mes priorités.

- Pour comprendre l'ampleur du sentiment de culpabilité en général, nous devons aborder le thème du territoire. C'est avec la sédentarité qu'ont débuté les plus grandes querelles dans le genre humain. « Ça, c'est à moi ». Et je mets des piquets, des pièges, des barrières, des frontières, des miradors, j'invente des armes, des stratagèmes, des lois, des génocides sous prétexte que « c'est à moi »... Tout cela remonte au néolithique, environ neuf mille ans avant Jésus Christ. Ça nous en fait des siècles de mémoire génétique ! L'humain va chercher à préserver son intégrité, son espace vital. « On ne touche pas, sauf si je l'autorise ». Le premier territoire étant notre propre corps. Ça se complique dans le cadre de la fusion où l'enfant ne fait pas la différence entre son corps et celui de sa mère durant les premières semaines. Mais aussi entre jumeaux.

Eh voilà, le mot clef. J'entre en apnée comme en cathédrale.

- La peau est le rempart contre l'intrusion venant de l'extérieur. Elle pose les limites du « moi » et de « l'autre ». Dans le cadre de la gémellité, la question est de savoir où commence l'un et où finit l'autre. Le « c'est à moi » devient le « c'est à toi » ou « à nous ». On est là dans une recherche de fusion génétiquement programmée, fortement ancrée dans l'ADN de la personne, vécue généralement dans l'oubli de soi, voire dans le sacrifice à l'autre. Il devient alors compliqué de poser des limites à son corps, à son territoire, à sa vie propre qui semble ne dépendre que de la présence de l'autre. Oui Maggy ?
- Et dans le cas où un des jumeaux disparaît ?
- Eh bien, celui qui reste va avoir des difficultés à s'identifier, à délimiter son propre espace, à le faire respecter et de la même manière, à respecter celui de l'autre en général. Soit il n'aura de cesse de chercher à se défaire de son besoin de fusion pour mieux s'affranchir – en rejetant sa mère par exemple -, soit il fera tout pour la retrouver coûte que coûte déployant des trésors d'ingéniosité voire de machiavélisme pour recréer la fusion désirée. De manière inconsciente bien entendu ! Mais il faut savoir que la recherche de la partie manquante est vaine si nous ne commençons pas par accepter la place que nous avons. Il convient tout d'abord de définir le « soi ». Le jumeau qui reste aura besoin de plus de soutien, certainement d'un encadrement psychologique afin d'éviter de tomber dans une pathologie.

Je respire.  Je n'ai pas tant échoué que ça !  Ou bien je suis une schizophrène qui s'ignore encore.

- Et en terme de culpabilité, il sera plus « chargé » que la moyenne. Il développera donc une tendance naturelle à adopter le rôle du « sauveur ». Pour réparer. Réparer les autres pour se réparer soi. Or, jouer au sauveur est totalement infantile. Derrière le statut de sauveur se cache le désir de toute puissance, donc un abus de pouvoir. Il me semble que nous l'avons déjà travaillé, Maggy, l'abus de pouvoir.
- Oui tout à fait...
- Normal. Le cerveau reproduit ce qui est familier, souviens-toi. Vouloir sauver équivaut à vouloir diriger, en considérant l'autre comme un enfant, nous lui enlevons la richesse d'une prise de conscience de sa propre responsabilité. Dans le cas du jumeau décédé, n'oublions pas non plus la « culpabilité du vivant » !
- Comment ça ?
- C’est un syndrome post-traumatique qu'on retrouve fréquemment chez les rescapés de guerre, d'attentats, d'accidents de la route... Le survivant se dit « Pourquoi sont-ils morts et pas moi ? ». Il peut alors se rajouter un sentiment d'imposture « Je ne devrais pas être là ». De manière inconsciente, il va tout faire pour attirer les catastrophes, se mettre dans des situations d'échecs « pour mourir à sa façon ». Dans le cadre de la gémellité, l'imposture peut atteindre le degré le plus haut de la pyramide de Maslow ou des niveaux logiques de la pensée de Dilts : celui de l'identité. En clair le survivant peut très bien penser inconsciemment : « Je n'existe pas ».
- Mais... heu... on s'en sort ??
- Mais oui, Maggy, on s'en sort !! Pourquoi crois-tu qu'on soit ici ?"

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Extraits "Une mère à Boire"  roman autobiographique à visée initiatique, édité par les Editions Spinelle, page 211 (c) tous droits de reproduction réservés

 

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